[T] i'm a dreamreacher ↠ solo, ouvert

Voilà, j’y étais. Au rebord de l’île. Comment avais-je fait? J’avais préparé une petite trousse pour Moka et moi et j’allais à la capture d’un Evoli au minimum, pas plus pas moins. Je n’en démordrais pas et je ne quitterais pas l’endroit avant que ce but ne soit atteint. J’avais une bonne détermination pour tout vous avouer. « Allons-y, Moka. » Allons atteindre cet objectif, ce rêve! J’étais bien déterminée et mon petit starter le semblait également. Il marchait à mes côtés, convaincu qu’en revenant ce soir, il aurait un nouveau meilleur ami. Et avec un peu d’espoir, il n’allait pas lui tirer les oreilles. « Il ne te tirera pas les oreilles. » Promis-je à mon Pokémon.

L’aventure commençait donc. Nous avançons Moka et moi dans sur l’un des rebords de l’île. On m’avait dit qu’il fallait faire le saut de l’ange pour attérir en bas. C’était fou de penser que ça pouvait prendre des heures à remonter à Célestria, mais qu’en un seul instant, on pouvait retrouver la terre ferme. Je jetais un œil en bas et je grimaçais. « J’ai pas envie d’aller dans un endroit sans Pokémon. » Admis-je à Moka qui semblait être d’accord avec moi pour de multiples raisons. Je regardais néanmoins quelques instants. Je relevais le regard droit devant moi et un Sentret (#161) apparaissait devant moi en sautillant. Premier Pokémon croisé et certainement pas le dernier avant de voir appaître un Evoli!

Il semblerait que le rebord de l’île soit scindé de façon relativement claire. Le champ de fleur était d’un côté. De l’autre côté, il y avait un long sentier dans lequel je rêvais de m’aventurer. Il semblait qu’il y avait plusieurs logis temporaires tout au long de cette route. Je me mordillais la lèvre, un jour peut-être que je pourrais faire moi-même le tour de l’île. Et finalement, il y avait l’observatoire. J’en avais entendu parler, la vue était magnifique. Probablement autant que celle que le Fletchinder (#662) avait à l’heure actuelle. Bien que la créature volante de feu tournait près de nous, j’étais un peu craintive. Est-ce qu’elle pouvait échapper quelques flammèches sur nous?

Mon Pokémon s’agripait à ma jambe, comme s’il savait que le Fletchinder pouvait déféquer sur nous en flammèches. Je l’entendais gémir, pauvre petite créature. Je m’abaissais pour le prendre dans mes bras et je le serrais pour le rassurer. Je l’avais fait tant de fois avec mes frères et sœurs que cela me paraissait naturel. Le Pokémon s’envolait vers le sentir et enfin, je sentais les nerfs de Moka se relâcher. « Tu vas mieux maintenant? » Lui demandais-je en le regardant avec mes grands yeux bruns plein d’empathie. Un Helioptile (#694) s’approchait de nous en ronronnant presque. Il se frottait même à ma cheville ce qui me donna un léger choc électrique. Je fronçais les sourcils et Moka était presque prêt à se battre. « Woah! On se calme, Mokaccino! » Lui dis-je en fronçant les sourcils. « Il devrait être ton nouvel ami! » Lui dis-je en lançant une Pokéball sur le plus jaune des deux.

Le premier Pokémon que je tentais de capturer avait maintenant fuit... Je restais surprise et triste. Très triste jusqu’à ce que Moka remonte à mon épaule pour me tapoter la tête gentiment en répétant son nom compatissant. « Oui, je sais. » Dis-je doucement comme pour lui signaler que je l’écoutais malgré ma déception. « Je suis bien heureuse de ne pas être une dresseuse. » Commentais-je alors avec l’ombre d’un sourire à mon petit Pokémon qui me serrait dans ses minuscules bras pour me susurrer qu’à ses yeux, j’étais la meilleure. Voilà un baume apaisant sur mon cœur. Je serrais mon Starter en glissant une larme ou deux dans son poil. « C’est un Evoli, nous, qu’on veut, tu n’es pas d’accord? » Lui dis-je en retrouvant mon sourire.

Au loin, mon regard croisait un Stufful (#759) et il semblait que ceux-ci n’étaient pas spécialement agréables malgré leur petite bouille mignonne. « Vaut mieux pas s’approcher, Moka. » Suggérais-je à mon compagnon qui s’avérait d’accord, mais surtout heureux qu’on reprenne la route vers le champ de fleurs. Peut-être des Pokémons plus clément s’y cacheraient, mais surtout un Evoli. « Tu as faim? » Demandais-je à mon compagnon qui secouait négativement la tête, moi non plus. Oh et si je faisais la grève de la faim jusqu’à ce que j’obtienne un Evoli? Je pari que vu ma chance légendaire, j’ai le temps de mourir de faim avant d’en croiser un ...

J’avais l’impression que je croiserais beaucoup de Rattatat (#019) dans mon périple pour trouver un Evoli. Et je ne faisais que croiser le premier. Je grimaçais légèrement. Je détestais profondément ce Pokémon en ne le trouvant qu’inutile. Ce Rattata prouvait ainsi donc le fait que je ne mangerais pas de si tôt si je faisais une grève de la faim. Voyant mon découragement, Moka me tapota légèrement la tête. Comme s’il comprenait. Puis, il reprenait une position de découverte. Une mèche de mes cheveux dans sa petite patte et l’autre droit devant. J’esquissais un sourire en réalisant un peu plus chaque minute à quel point il était parfait mon Moka.

J’ai hurlé, c’est bon, je l’admets : j’ai hurlé à m’en crever les poumons. J’ai hurlé à en faire trembler mon Pokémon qui s’est radicalement bouché les oreilles. En fait, pour tout vous avouer, je suis partie à la course presque en pleurant alors que Moka s’était rattaché à une mèche de mes cheveux pour ne pas partir autrement. Je pleurnichais. Et après quelques mètres de course, je pleurais. Mon Pokémon rejoignait mon épaule et me tapotait de ne pas m’inquiéter, qu’on trouverait un Evoli éventuellement. « Tu ne comprends pas, Moka. » Lui dis-je au travers de mes larmes et tremblements. « J’ai peuuuuuuur panique des papillons! » Lui dis-je en serrant mon Starter pour lui expliquer un peu mieux la crainte que j’ai eu en voyant Beautifly (#267).

Un Lillipup (#506) semblait interloqué de me voir ainsi pleurer et m’agiter dans tous les sens. C’est pourquoi il s’éclipsait quelques secondes après. Si moi j’avais eu peur du papillon Pokémon, lui, semblait apeuré de l’éleveuse que j’étais. Moka se moquait gentiment de moi en le pointant. « C’est pas sympa ça. » Dis-je avec un demi sourire. J’étais facilement en train de pleurer, mais je regagnais le sourire aussi rapidement que je le perdais. Une qualité comme un défaut. Et dans le cas présent, c’était surtout une qualité vu tout ce qui se passait. « T’as envie d’un peu d’eau? » demandais-je à mon Pokémon.

Un deuxième Stufful (#759) était dans le coin. Il en pleuvait des comme ça apparemment... Et pourtant je n’en voulais pas un seul. Enfin, pas pour le moment. Je voulais un Evoli point à la ligne. Mon petit Pokémon m’indiquait qu’il avait soif. J’attrapais une bouteille d’eau pour Pokémon que je lui versais dans le bec avec un petit sourire. J’appréciais parfois le mettre sur le dos comme un bébé pour lui faire boire, mais la situation ne s’y prêtait point actuellement. Je m’avançais vers le Stufful pour voir ce qu’il y avait derrière lui... Il semblait bien gros celui-là, mais il souriait comme si rien n’était lorsqu’il voyait bien qu’il n’était pas le principal intérêt contrairement à Moka qui se dissimulait dans ma chevelure.

Un Spearow (#021) était derrière lui, mais quelle déception! Je soupirais en reculant doucement. Eux non plus ne semblaient pas avoir le meilleur caractère qui soit. Je prenais donc le chemin du champ de fleurs, celui qui le traversait. Ça suffisait pour un instant de se faufiler entre les fleurs et les mauvaises herbes. Mon Pokémon me rendait sa bouteille d’eau que je remettais dans le sac. J’observais les alentours, toujours en quête de Pokémon ou plutôt DU Pokémon précisément. « On est là depuis quelle heure déjà, Moka? » Je démontrais déjà des signes d’impatience alors que mon Pokémon me rappelait qu’on s’était levés très très tôt ce matin là ou presque dans la nuit pour partir à la chasse.

Mon père avait failli m’offrir un Zigzagoon (#263) lorsque j’étais plus jeune. Et pourtant, il avait vu ma grimace en le voyant pour la première fois. Le Pokémon s’en était offusqué et ne voulait plus me voir. Mon père avait décidé de le garder pour lui et c’est comment j’ai rencontré Moka. Mon Moka. Avec lui, la chimie a été presque instantanée contrairement à un Eevee avec lequel je ne savais pas encore si ça collerait. Le Pokémon ressemblant à un raton laveur quittait l’allée gentiment pour rejoindre les siens. Moka, quant à lui, me disait l’heure de notre départ. « Quoi, presque 10 heures? Bah dis donc, ils sont pas matinaux les dresseurs. » Lui dis-je en grognant. Si au moins j’pouvais faire des rencontres...