Premiers pas [solo/ouvert]

Ton père a finalement accepté, Nana. Et te voilà, au soir de ton anniversaire, sortie seule en compagnie de Fury. Pour l’occasion, elle n’est pas dans sa pokeball. En fait, à part lorsque tu es sur les bancs de l’université, elle n’est jamais dans sa pokeball. A part pour dormir. Parfois. Mais la plupart du temps, depuis cette fois où elle est sortie toute seule de la ball, tu la laisses libre de faire ce qu’elle veut. Et tu dois bien admettre que tu te sens apaisée, lorsque sa houppette feuillue vient te caresser la joue et qu’elle fait son petit grognement quand elle s’endort. Elle ne ronfle pas, non… Parce qu’après, c’est terminé. C’est plus un genre de soupir adorable, qui te fait craquer à chaque fois. Tu ignores comment ça se serait passé, avec un autre pokemon. En vrai, tu essayes de ne pas te poser la question.

Elle t’interpelle, de son petit couinement si caractéristique, l’air de te demander ce que tu fais et tu ne peux retenir un sourire amusé avant de te pencher vers elle et de flatter sa petite tête au doux pelage vert tendre. « On y va, Fury, on y va ! » lances-tu, enjouée avant de lui emboîter le pas. Elle est décidée. Elle t’emmène vers la forêt où elle est sortie de sa ball pour te protéger. Tu ne sais pas ce qui t’attend là bas, mais tu as hâte. Cette fois, tu as des pokeball pour pouvoir faire une capture. « Bon… On te ramène un copain, ce soir, Fury ? Papa sera plus rassuré, si vous êtes deux à me tenir compagnie… Tu ne crois pas ? » dis-tu en entrant dans les fourrés.

Un premier pokemon ne tarde pas à t’apparaître. Brandissant ton pokedex flambant neuf, tu regardes de quel pokemon il s’agit. Un tournegrin. Du coin de l’œil, tu vois Fury prête à lui sauter dessus, pour jouer. Tu ne peux t’en empêcher, tu entrecroises tes doigts et retournes tes mains pour les faire craquer, comme pour te mettre en condition. « Allez Fury… Un copain pour toi ! » lances-tu à la jolie Germignon qui se met en position d’attaque. Tu ne tardes pas à lui donner l’ordre, histoire d’affaiblir un peu le pokemon sauvage. Tu sais que ce sont des choses qui sont… Nécessaires… Et tu te lances. Après l’attaque de Fury, tu lances un pokeball pour attraper, ou du moins essayer, d’attraper le petit sauvageon.

Tu as réussi Nana ! Enfin… Toi et Fury ! Lorsque la pokeball cesse de bouger sans que le Tournegrin en sorte, tu ne peux t’empêcher de sautiller sur place en poussant des petits cris, oubliant complètement que cela pouvait faire fuir les autres pokemons alentour. Tu te penches et attrapes les pattes avant de Fury pour entamer une petite danse avec elle, en chantonnant bêtement : « On a réussi ! On a réussi ! » Tu es bêtements heureuse, Nana… Cela ne t’arrive pas souvent, mais en cet instant, tu l’es. Et tu es persuadée que tu as pris la bonne décision en ne voulant pas repousser plus encore le départ de ton voyage. Tu as hâte, bien sûr, de rentrer chez toi montrer ta trouvaille à ton père. Pour qu’il te laisse partir, serein demain. Mais… Puisque tu en as attrapé un… Pourquoi pas un deuxième ? Tu ramasses la pokeball de ton tout nouveau tournegrin, la ranges et t’enfonces un peu plus dans les fourrés accompagnée de ta fidèle compagne d’aventure…

C’est un chenipan, le deuxième pokemon sauvage sur lequel tu tombes. Pas le pokemon le plus glamour, c’est sûr… Mais d’un autre côté, c’est toujours un pokemon de plus. Tu décides de ne pas chercher plus loin. Tu veux compléter ton équipe. Si tu ne l’attrapes pas du premier coup, tant pis… Tu le laisseras fuir. Ou insisteras une fois, peut-être. Mais pas plus. Allez… Tu y crois, que tu peux l’avoir aussi, celui-ci ! De nouveau, tu lances Fury à l’attaque. Ta boule de fourrure s’amuse comme une petite folle, à lancer ses Feuilles Magik. Mais toi, tu ne peux t’empêcher de trembler à l’idée qu’elle finisse par être blessée. Tu sais, pourtant, qu’il faudra que tu t’y habitues si tu dois combattre, et si tu dois rencontrer des champions. Autant le faire tout de suite…

Raté, cette fois. Tu te mordilles l’intérieur de la lèvre inférieure. Tu pensais que ce Chenipan était faible. Tu es allée trop vite. Tu regardes Fury, qui ne semble pas trop essoufflée mais est au contraire en position : les pattes avants bien ancrées dans le sol, le poitrail qui le rase, l’arrière-train relevé. Sa position te fait rire. Elle fait la même lorsqu’elle s’apprête à te sauter dessus pour jouer. « Allez… On retente… Si ça marche pas, tant pis… » lui lances-tu pour qu’elle soit bien au courant de ce qui l’attend. Aussitôt après, tu la fais attaquer le pauvre Chenipan qui n’a rien demandé, lui… Tu espères qu’il ne se sauvera pas. Tu espères qu’il se laissera attraper quand tu relanceras ta pokeball, ce qui ne tarde pas…

Tant pis. Si le Chenipan sauvage ne veut pas venir avec toi, tu ne vas pas insister. Ce n’est pas comme si tu étais tombée sur un Evoli, ou sur un Bombidou… « Viens, on va aller voir plus loin, Fury… » lances-tu à ton amie pokemon. Celle-ci couine, peu désireuse de laisser disparaître le pokemon insecte. Tu admets qu’il aurait pu s’avérer utile. D’un autre côté, d’après le pokedex, il a quand même beaucoup de faiblesses en l’état actuel des choses. Mieux vaut ne pas regretter et attendre de voir ce qui sortira d’autre un peu plus loin. Ne prêtant aucune attention à la nuit qui tombe autour de toi, tu t’enfonces un peu plus dans la forêt, curieuse de voir ce qu’elle va te dévoiler d’autre. Allez... Le prochain, je l'attrape...

Cette fois, c’est un Chenipotte. Il a l’air d’un dur à cuir. Quelque peu agressif, il n’attend même pas que Fury soit prête pour attaquer. Ton premier réflexe est d’attraper ta pokemon adorée et de t’enfuir. D’ailleurs, c’est ce que tu t’apprêtes à faire, mais elle ne t’en laisse pas la possibilité. Elle, elle a envie de « jouer » avec le pokemon insecte. Tu ne peux donc que la laisser faire, impuissante. Elle peut, parfois, s’avérer aussi têtue que toi. Dès que tu le peux, cependant, tu lances la pokeball, espérant parvenir à attraper ce pokemon sauvage et non gâcher une précieuse pokeball. C’est que pour l’instant, tu n’en as pas non plus des mille et des cents…

Tu n’en reviens pas… Le gros costaud s’est laissé attraper. Tu restes là un instant, comme deux ronds de flan. Non, vraiment, tu as du mal à y croire. Il t’a, pourtant, semblé plus fort que le Chenipan juste avant ! Tu secoues la tête, histoire de te remettre de tes émotions, tandis que Fury saute partout, contente d’elle. Ah ça ! Elle peut l’être ! Tu la prends dans tes bras lorsqu’elle prend son élan pour venir s’y blottir et enfouir sa tête dans ton cou. Ce sont ces moments de complicité avec elle que tu aimes par-dessus tout. Ces petits instants où il n’y a qu’elle et toi, où vous ne songez pas réellement à ce qui vous entourre. « Je suis fière de toi, ma Fury… Tu vas avoir plein de friandises, quand on va rentrer… » lui dis-tu.

Tu la gardes dans tes bras alors que tu commences à prendre le chemin du retour, ou du moins, ce que tu penses être le bon chemin, réalisant petit à petit qu’il fait de plus en plus sombre. Tu frissonnes légèrement et presses le pas, jusqu’à tomber sur un nouveau pokemon sauvage…

Tu te retrouves, pour la troisième fois, face à un pokemon insecte. Que faire ? Tu n’as pas envie de n’avoir que ça dans ton équipe. Aussi, tu décides pour l’instant de continuer ton chemin. Tant pis… Au pire, tu reviendras. Demain, sans doute d’ailleurs… Il faudra que tu passes par là pour quitter Boisiria. Alors que tu poursuis ton chemin, tu te rends compte que tu es perdue. Tu t’arrêtes et regardes autour de toi, perdant encore un peu plus le sens de l’orientation. Qu’es-tu censée faire, maintenant ? Ton père va s’inquiéter, tu le sais. Mais en cet instant, tu n’as pas la moindre idée de l’action à faire. Et, tout à coup, alors que tu tournes une nouvelle fois sur toi-même, un nouveau pokemon sauvage apparait.

C’est, cette fois, un vipelierre qui se retrouve en face de toi. D’office, Fury saute de tes bras pour attaquer. Tu lèves les yeux au ciel, mais ce pokemon-là, il te fait envie. Pas comme les pokemon insectes que tu as pu croiser… Même si tu en as attrapé un sur les trois. Tu lances Fury à l’attaque, consciente que, pekemon plante contre pokemon plante… Ce n’est pas forcément des plus adaptés. Tomber sur un pokemon eau aurait été parfait, pour le coup… Mais non. Pas de chance. En même temps, un pokemon eau ici… Ta naïveté te fait rire mais tu te reconcentres rapidement, désireuse de l’attraper vite, pour retrouver le chemin de chez toi. Enfin, tu finis par lancer ta pokeball, et, alors qu’elle rebondit sur le sol, tu te surprends à murmurer : « Allez… Allez… Reste dans la ball… Reste dedans… Laisse-moi te capturer… Rejoins mon équipe… »

« Merci, petit Vipelierre… Merci… Tu vas voir, tu vas te sentir comme chez toi, avec nous ! » murmures-tu en ramassant la pokeball. Tu commences à te prendre au jeu, Nana… Peut-être est-ce un peu pour oublier que la nuit est tombée et que tu ne vois plus trop où tu vas. En tout cas, tu reprends ta marche avec Fury à tes côtés. Tu te demandes si ta petite compagne sait où elle va, elle, et tu décides de lui laisser la décision de la direction après lui avoir dit : « On rentre à la maison, pour ce soir… Le grand départ, c’est demain… » Et alors que vous marchez, une nouvelle apparition. Décidément ! Il y en a du monde, dans cette forêt !

En se retrouvant face à son double, Fury se fige pour l’observer, avant de commencer à lui tourner autour. Toi, Nana, tu observes attentivement la femelle Germignon sauvage. Tu ne sais pas quoi faire, sur le moment. D’un côté, tu devines qu’elle est puissante. Plus que Fury. Mais tu n’as pas envie que ta chouchoute pense que tu veux la remplacer. Après… Après, plus on a de pokemon, plus ils sont puissants et mieux c’est. Tu le sais parfaitement. Tu regardes Fury qui s’est arrêtée en penchant la tête sur le côté et décides de lui laisser le choix. « Tu veux qu’on essaye de l’adopter, ma Fury ? » Ta précieuse amie pousse un petit cri en hochant la tête, et tu décides donc de tenter. Mais tu ne veux pas que Fury se batte. Elle n’a aucune chance de gagner, clairement. Tu décides donc de tenter une autre approche. Tu t’assieds par terre et sors les quelques friandises que tu as toujours avec toi. Fury arrive rapidement en sautillant pour manger celle que tu lui donnes et elle se tourne vers la germignon sauvage pour l’inviter à faire pareil. Celle-ci s’approche timidement, restant toutefois hors de portée. Tu lances donc la friandise vers elle, l’invitant doucement à se rapprocher. Finalement, tu parviens à la toucher. Son poil est plus rêche que celui de Fury, et pour cause : c’est une sauvageonne. « Tu veux bien rejoindre mon petit groupe ? » lui demandes-tu avant de sortir une pokeball vide et de tenter de la capturer ainsi…